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Feignasse et triathlète
6 juin 2016

Triathlon S - Argelès-sur-mer 2016

Deux semaines après un échec douloureux sur l'Hérault Trail, le triathlon d'Argelès est tombé à pic pour me redonner goût à la course. Entouré par les amis, dans un cadre somptueux qui me tient tant à coeur, j'ai comme l'an passé pris énormément de plaisir. Et j'en avais rudement besoin.

Affiche du Triathlon d'Argelès

Les distances : 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et 5 bornes de course à pied.

Le compte-rendu : 

Les 73 kilomètres de l'Hérault Trail, programmés le 21 mai dernier, étaient l'objectif majeur de mon année 2016. Mon explosion gastrique sur le Roc Blanc après trois heures d'efforts et l'inévitable abandon qui en a découlé m'ont donc beaucoup marqué. Avec le recul, je sais que j'y ai payé très cher une préparation insuffisante au niveau du volume et de l'attention portée à mon fragile système digestif.

C´est donc le bide encore convalescent que j'embarque avec Julie ce vendredi soir, après le boulot, en direction du Roussillon. Ce week-end est coché sur le calendrier depuis des lustres. Nous partons en effet à trois couples, sans marmots, pour profiter de la maison familiale du Racou et participer, pour trois d'entre nous, au tri d'Argelès.

Le Racou (surplombé par la Madeloc)

N'ayant plus retenté l'aventure depuis le Gardon 2014, Marie souhaite s'aligner sur le XS. Redoutant (à juste titre) l'apéro du samedi soir, nous avons renoncé avec Jérôme au format olympique (M) du dimanche matin. Son parcours vélo diabolique nécessite d'être au top, et je veux absolument éviter une nouvelle galère. Nous nous contenterons du Sprint (S), déjà bien exigeant.

Si la première soirée a été très sage, le réveil ce samedi matin est difficile. Notre matelas gonflable s'est vite retrouvé à plat et j'ai fini la nuit sur le carrelage, le dos en compote. Pas grave...un petit tour dans le décor paradisiaque du Racou, une reconnaissance tranquille à la pédale avec mon Jéjé...et je suis à peu près d'aplomb. 

Le départ de la course est prévu pour 15h. Nous mangeons donc en fin de matinée avant de décoller, à bicyclette, vers Argelès-Plage. Situé juste après le port, le lieu des réjouissances n'est qu'à deux petits kilomètres de la maison. Parfait pour digérer. Cédric et les filles nous rejoignent en voiture, me délestant ainsi de mon encombrante combinaison.

Comme l'an passé, il règne déjà une superbe ambiance sur le site. Le soleil est là. La sono bat son plein et les podiums des courses enfants se succèdent. Le mix est parfait au niveau d'une organisation à la fois familiale et sérieuse. Tout semble idéalement ficelé, sans aucun stress. Bravo au staff du Triathlon Catalan !

Le PAV

Nos dossards retirés sans soucis, nous pénétrons très vite, pratiquement les premiers, dans le parc à vélos. Le placement est libre, et nous nous installons du coup l'un à côté de l'autre. Comme à son habitude, Jérôme est prêt en un éclair. Je m'active alors un peu pour placer mon bazar et oublie de contrôler mes freins comme je me l'étais promis. 

La plage

Après un passage à la consigne nous gagnons la plage où nous retrouvons nos moitiés respectives, accompagnées de Cédric, Marie et de mon paternel. Ce dernier reste un moment avec nous avant de s'éclipser. Il souhaite en effet prendre de l'altitude en voiture, pour nous photographier sur les lacets menant à la Madeloc.

Cédric, Marie, moi, Julie, Sylvie et Jérôme

C'est donc entre copains que nous attendons le départ sur la plage. Il fait chaud et le ciel est plutôt dégagé, même si des nuages recouvrent peu à peu les pentes des Albères. Des orages sont annoncés. Pourvu qu'il ne pleuve pas sur la partie vélo... Moi qui ne sais pas descendre, je crains le pire. Mais pour l'instant, çà passe.

Habillage

Habillage

Je commence à peine à enfiler ma combinaison que Jéjé est déjà loin dans l'eau. Il n'aime pas attendre et enchaine les allées et venues, imité par de plus en plus de pingouins. La température de la flotte est bien plus acceptable qu'à la Grande-Motte, même si çà pique encore un peu. Certains courageux ont visiblement opté pour 750 mètres sans néoprène. Respect.

Le bisou

L'attente

Nous zappons le briefing pour rester en compagnie des nôtres. Jérôme est revenu sur le rivage et m'aide à fermer ma combi. Ca papote et rigole bien. L'avant-course avec nos potes et chéries, c'est le top, avec même un petit goût de vacances. Mais lorsque le troupeau redescend sur le bas de la plage, on n'a plus le choix : Il faut y aller.

Regroupement des pingouins

15h. Le responsable de l'organisation et l'arbitre principal donnent leurs dernières consignes au micro pendant qu'une rubalise est déployée pour matérialiser la ligne. Les bouées me paraissent loin. Très loin. Il y en a deux à contourner main gauche. Nous nous plaçons en plein milieu de la meute avec mon Jéjé, prêts à en découdre. On nous annonce environ 180 au départ. Pas mal pour un tri familial...

Le départ

Clac ! C'est parti ! Même si j'en prends une bonne dans le nez après quelques secondes seulement, je comprends vite que je ne vais pas vivre la même galère qu'à la Grande-Motte. Je pose très vite un crawl régulier et j'ai tranquillement atteint ma (modeste) vitesse de croisière lorsqu'arrive le contournement du premier flotteur. Je suis en plein milieu du paquet et tout va bien. Je m'octroie une micro pause de temps en temps pour faire rentrer de l'eau dans la combi. 

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Juste avant d'atteindre la seconde bouée, j'aperçois Jérôme à mes côtés. Le bougre a sacrément progressé en natation. J'ai du mal à rester à sa hauteur. S'il me lâche, je sais que je ne le reverrai plus de la course. Cela me motive pour accélérer après le virage, mais c'est une belle illustration des conneries que peut nous faire faire notre égo. Je suis en effet complètement cramé cent mètres plus loin.

Le retour vers l'arche est la plus longue ligne droite du parcours. Interminable. Après quelques mouvements de brasse pour récupérer un minimum, je recale mon crawl sur deux temps et termine en souffrance. Je dois sortir de l'eau autour de la 65ème place. Sylvie m'encourage sur la plage lorsque je passe devant elle, mais son regard se tourne très vite vers les nageurs qui en terminent. J'en déduis donc que Jéjé est derrière. Sa navigation zigzagante a encore du lui jouer des tours.

Entrée dans le PAV

Ma première transition se passe sans encombre. Juste un peu de mal, comme souvent, pour clipper mon porte-dossard. Jérôme arrive au moment où je me lève pour décrocher mon vieux Look. Je file mais je sais que je reverrai mon pote très vite :)

C'est un vrai plus de connaitre par coeur le parcours vélo. Surtout quand il est difficile comme aujourd'hui. Je prends le temps de boire en longeant le port, avant de me mettre à bloc. Je sais qu'il y a une petite descente pour récupérer au début de la corniche, alors j'y vais à fond, même sur la petite bosse qui la précède.

Il ne pleut toujours pas mais le ciel devient très menaçant. Peu avant de rentrer sur Collioure, sur une montée plutôt raide, mon Jéjé me double comme un avion. Chaud bouillant ! Et moi qui trouvais que je carburais plutôt bien... 

Les choses sérieuses débutent sur les hauteurs de Collioure. La vue est magnifique et le dénivelé commence à piquer. Après le passage devant le casino, nous sortons du village pour prendre la route de la Madeloc. Je souffre mais j'adore. C'est tellement beau.

Des vignes en pentes à perte de vue et la mer. Un bonheur pour les yeux. Mais aussi un calvaire pour les jambes sur les 2-3 derniers kilomètres d'ascension. Jérôme a compté les terribles lacets lors de notre reconnaissance, et çà m'aide psychologiquement de faire le décompte au fur et à mesure. Si plusieurs grimpeurs me déposent, je reprends moi-même, au train, pas mal de coureurs en grosse difficulté. 

Les lacets de la Madeloc

Nous croisons les premiers qui redescendent, lancés comme des obus. C'est franchement flippant sur cette petite route. Sans parler des voitures et motos de l'organisation. Peu avant l'ultime virage, je vois débouler Jérôme à une vitesse dingue. Un équilibriste...qui a tout juste le temps de me glisser que mon père est posté un peu plus loin.

Je suis dans le dur quand je passe devant ce dernier, mais aussi soulagé de savoir que le point de demi-tour est tout proche. Je suis content de moi, j'ai bien géré ma montée et pas perdu beaucoup de temps, ni de places. Le souci, c'est que maintenant...il faut descendre...

dur dur...

Même si nous sommes finalement épargnés par la pluie et que la revêtement reste sec, c'est avec beaucoup d'appréhension que je me lance dans la pente. Toujours aussi désastreux au niveau du pilotage, je suis debout sur les freins, hyper crispé. Les lacets sont un véritable calvaire pour moi. Je me bats pour éviter ceux qui montent, ne pas gêner ceux qui me doublent et ne pas filer tout droit dans les virages. C'est épuisant nerveusement et physiquement.

Entre le sommet du parcours et les hauteurs de Collioure, où la route s'élargit enfin, j'ai du me faire dépasser par une grosse quinzaine de coureurs. C'est la loose. Je suis vraiment une quiche sur mon vélo. Une estimation rapide du nombre de participants croisés me permet toutefois d'espérer encore figurer dans la première moitié du classement.

Je donne tout sur les 3-4 derniers kilomètres pour limiter la casse, sans m'économiser en vue de la course à pied. C'est donc bien entamé que j'atteins le PAV. J'entends les encouragements des filles même si je ne les distingue pas. J'aurais au final le 78ème temps vélo, en 50'42. Le temps de poser mon barda, de chausser les runnings, et me voilà parti pour 5 bornes sur le front de mer.

S'il ne fait pas aussi chaud que l'an passé, le temps est très lourd. Malgré les mots doux de ma belle, la mise en route est compliquée et je sens immédiatement que je ne vais pas être aérien sur cette ultime partie. J'ai les jambes encore tétanisées par le stress du parcours vélo. Je me cale quand même un peu au-dessus de 12 km/h en serrant les dents.

La longue ligne droite de la promenade piétonne d'Argelès-Plage a le mérite d'être toute plate. Ca fait du bien. Beaucoup de touristes nous regardent passer avec des yeux amusés ou étonnés. Je croise rapidement Anthony du VO2, qui me tape dans la main avant de filer chercher une très belle 19ème place. Mon Jéjé n'est pas loin derrière. Il a l'air bien. Nous nous encourageons mutuellement.

Aller...

Un ravitaillement ombragé est stratégiquement placé, peu après la petite fête foraine, sur le point de retournement. J'y avale un gobelet de flotte avant de prendre la direction du port. La section de course à pied n'occasionne au final que très peu de dépassements. L'éprouvante épreuve à vélo qui la précède a en effet bien éparpillé les concurrents.

...retour

Le dernier kilomètre est un peu difficile pour moi. Ma foulée est de plus en plus lourde. Je distingue ma chérie et nos potes, positionnés peu avant l'arche d'arrivée. Leurs cris me donnent la force de résister au retour d'un concurrent. 

Je passe enfin la ligne, en 79ème position (sur 175 finishers) en 1h29'51. C'est pas glorieux, mais je m'en satisfait pleinement quinze jours après le désastre du Festa Trail. Le point ultra positif c'est que tout semble rentré dans l'ordre au niveau du ventre. La descente vélo mise à part, j'ai pris un plaisir dingue sur cette magnifique course. Jérôme m'a mis six minutes dans les dents et se classe 41ème ! Bravo !!!

Avec mon Jéjé

S'en suivra une belle soirée arrosée au Racou, avec leçon nocturne de natation par Cédric, et une belle matinée du dimanche devant le XS brillamment disputé par Marie. Le rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine. Impossible de manquer ce triathlon organisé au paradis. Par contre je sais déjà que Jérôme va vouloir qu'on s'inscrive sur le M, et si je ne progresse pas en pilotage, çà va être compliqué ;)

Merci encore au Tri Catalan pour cette course magnifique et pour les quelques photos piochées sur Facebook.

La vidéo officielle :

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Feignasse et triathlète
  • Est-il possible de faire du triathlon juste pour le plaisir, sans être un acharné de l'entrainement et sans hygiène de vie monastique ? Ce blog devrait apporter un semblant de réponse, puisqu'il va relater ma modeste expérience de débutant.
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