Triathlon S - Les Collines 2015
Malgré une météo apocalyptique, nous étions tombés sous le charme du Lac des Vernets et de ses environs l'an passé lors de mon premier S. Nous avons donc logiquement embarqué ce dimanche, avec Jérôme et nos chéries respectives, pour un petit pèlerinage dans la Drôme. Histoire de (re)découvrir le coin sous le soleil et de poursuivre ma réconciliation avec le triple-effort.
Les distances : 750 mètres de natation, 20,8 kilomètres de vélo et 5,4 kilomètres à pied.
Le compte-rendu :
Malgré l'horaire tardive du départ de la course (14h30), nous décollons de chez nos amis dès 8h30, pour garder un peu de marge en ce bouchonneux week-end de chassé-croisé estival. Nous ne rencontrons finalement qu'un petit ralentissement sur l'A7 du côté de Valence et arrivons sur place peu après 11h.
La météo est idéale : Pas de vent, un beau soleil, mais pas trop chaud. Nous trouvons une très belle place à l'ombre, sur les berges pelousées du lac, idéalement positionnée entre l'eau et le petit village dressé par les organisateurs. Pendant que les filles s'y installent, nous filons Jérôme et moi retirer nos dossards.
Comme à Alès, nos numéros n'ont rien à voir. Notre technique d'inscription simultanée ne porte décidément pas ses fruits. Deux cadeaux ont été glissés dans l'enveloppe : Un très beau bonnet de bain en silicone et une gourde à main. Le PAV n'ouvrant ses portes qu'à 13h10, nous n'avons plus qu'à patienter tranquillement, les fesses posées sur nos serviettes.
L'ambiance est très familiale autour du plan d'eau. En plus des concurrents et de leurs accompagnants, de nombreuses familles du coin sont venus faire trempette, jouer aux boules et pique-niquer à la fraîche. Nous les imitons sur ce dernier point, en avalant une salade de pâtes, devant des courses enfants toujours aussi émouvantes.
13h10. C'est bon, le PAV est accessible. Comme à son habitude, mon Jéjé file tel une fusée pour s'y installer parmi les premiers. Je traîne moi encore un moment sur l'herbe, attachant soigneusement le dossard sur ma ceinture et positionnant le numéro sur ma tige de selle.
Quelques minutes plus tard je me décide à rejoindre mon emplacement. Un jeune triathlète en herbe s'occupe de mes tatouages avec application (même s'il ne comprend pas pourquoi je le prends en photo) avant que les arbitres ne m'autorisent à pénétrer dans le parc. Leur principal contrôle concerne la présence de bouchons aux extrémités du guidon. Tout est OK pour moi.
J'aime beaucoup le PAV atypique de ce tri des Collines. Il est situé à l'ombre de grands arbres, sur une parcelle de terre qui tranche avec le traditionnel bitume. Je dois le traverser pour trouver ma place, très proche de la sortie et facile à repérer. Les nombreux vélos déjà positionnés sont impressionnants. Mon vieux Look fait franchement tâche à côté de ces monstres technologiques. Mais j'en ai désormais l'habitude...
Une fois tout notre attirail en place, nous ramenons le superflu dans la voiture avec Jérôme, histoire de ne pas encombrer nos fidèles supportrices. Un passage aux toilettes (jamais le meilleur moment de ces rassemblements) et vient le temps d'aller goûter l'eau du lac. Comme attendu, la température est bien trop élevée pour que les combinaisons soient autorisées. Ca ne me contrarie pas plus que çà sur 750 mètres.
14h10. Nous barbotons depuis un moment, au milieu d'une flopée de triathlètes et de baigneurs du dimanche, lorsque les organisateurs nous rappellent sur le rivage. C'est l'heure du briefing. La présence d'un petit parc aquatique gonflable sur le plan d'eau les a contraint à modifier le parcours. Nous aurons deux bouées à contourner main droite, la dernière étant située à l'autre extrémité du lac.
14h20. L'arbitre principal ayant terminé son discours, le speaker nous invite par un geste à retourner faire trempette. Les canoës se mettent alors immédiatement en route pour prendre un peu de distance. Le truc rigolo c'est que certains concurrents prennent tout çà pour le départ et filent comme des avions. Il leur faudra 50 bons mètres pour réaliser qu'ils se sont défoncés... pour rien :)
14h30. Positionnés derrière deux compatriotes du MAT, nous sommes en plein dans la meute, légèrement sur la gauche de la plage, lorsque claque le coup de feu. 250 triathlètes qui se jettent dans l'eau, çà fait de la mousse ! La ligne droite qui mène à la première bouée est logiquement bien encombrée. J'arrive malgré tout à poser rapidement mon crawl, sans prendre trop de coups. Juste quelques costauds que j'ai du mal à contourner.
Une fois le virage effectué en direction du second flotteur, je profite de l'absence de combinaison pour brasser. Je suis naturellement bien plus doué pour cette nage, grâce à la propulsion des deux jambons de Bayonne qui me servent de cuisses. Mes longues coulées me permettent en plus de récupérer au niveau du souffle.
Je me rends vite compte que je ne perds pas de terrain sur les concurrents autour de moi, et que j'en gagne même sur certains. Si la brasse est inconfortable et moins efficace (à cause du gain de flottabilité) en combi, elle m'apparaît désormais comme une super alternative sans le costume de néoprène.
Bien entendu, j'ai conscience qu'il faut préserver au maximum ses jambes avant le vélo et la course à pied. C'est pourquoi je m'en remets au crawl pour le long retour qui succède à la deuxième bouée. Même si je pioche un peu sur les 100 derniers mètres, c'est plutôt avec de bonnes sensations que j'en termine et que je regagne la terre ferme. Mon chrono est le 91ème (16'15). Il comprend à priori une transition qui s'est déroulée sans encombre.
Je grimpe donc sur mon fidèle destrier, pas du tout entamé, pour les 21 petits kilomètres du parcours. Le point positif c'est que ce dernier n'a pas changé depuis l'édition 2015 et que je l'ai bien en mémoire. Du coup je sais que se présentent d'entrée de jeu trois bornes super roulantes. J'envoie alors tout ce que j'ai, doublant quelques concurrents, avant de lever le pied à 500 mètres du début de la grosse bosse.
C'est sur le passage le plus compliqué, à plus de 10%, que Jérôme me double en me glissant son traditionnel mot d'encouragement. Deux catégories de triathlètes se distinguent alors aisément sur la route, avec d'un côté les grimpeurs confirmés qui montent comme des avions, et de l'autre côté les enclumes à la peine, comme moi, écrasés sur leurs montures au ralenti.
Je me fais donc logiquement doubler par tout un tas d'excellents cyclistes (mais moins bon nageurs) et perd très vite de vue mon Jéjé. J'ai quand même la sensation d'avoir limité les dégâts en serrant les dents, lorsque j'amorce la descente au 11ème kilomètre. Si celle-ci m'était apparu horriblement technique sous la pluie l'an passé, je la trouve bien moins effrayante ce coup-ci par temps sec. Malgré quelques frayeurs sur deux jolies épingles, j'y ai de bonnes sensations. Le pilotage commencerait-il à venir ?
Aucun souci ensuite sur la dernière partie roulante. Les jambes répondent bien, et je prends soin de faire quelques étirements lorsque nous nous rapprochons du lac. Je me suis rigoureusement hydraté tout au long du parcours, avec une bonne gorgée toutes les 7-8 minutes. Mon bide va bien. C'est une réelle satisfaction. Mon 128ème temps vélo + T2 n'est pas glorieux (48'49) , mais je pourrai difficilement faire mieux sur ce genre de tracé sans travailler les grimpettes et perdre du poids. Il n'y a pas de secret...
Un petit coucou à Julie, un verre d'eau attrapé au ravito et me voilà parti pour les 10 bornes de course à pied. Je comprends vite que je vais plafonner à 10-11 km/h. Les jambes sont dures et je me sens très lourd, malgré un cardio qui parait très bien. La première partie, au bord du lac, est plutôt étrange, puisque nous galopons au milieu de vacanciers qui jouent aux cartes, à la pétanque ou sont en plein goûter, sans trop faire attention à notre défilé.
Arrive ensuite la portion que je préfère, un véritable mini-trail dans les bois. Pas de gamelle pour ma pomme cette année, mais des relances très laborieuses. Plusieurs fusées me dépassent, je suis à la peine. J'avais embarqué la gourde à main offerte avec le dossard, mais l'eau à l'intérieur a pris un goût de plastique. Horrible ! Le ravitaillement à mi-parcours me fait donc beaucoup de bien. Les bénévoles y sont en plus adorables.
Même si je rattrape quelques concurrents en grande difficulté, je suis très très loin d'être aérien sur le dernier tronçon de bitume. Je n'arrive pas à revenir sur un groupe d'une dizaine de coureurs à seulement 200 mètres devant moi. Dur dur.
La traversée du ruisseau annonce la fin. Encore 500 mètres d'effort. Les organisateurs ont fait le choix (pervers ?) de nous faire longer le ravitaillement de l'arrivée sur une ultime petite boucle. La vision de la pastèque me donne des ailes et c'est donc au sprint que j'en termine. Je franchis la ligne en 130ème position (1h35'53). Comme d'habitude, ma performance en course à pied à bien plombé l'ensemble (30'48 - 141ème chrono).
Toujours à la recherche de sensations, je suis satisfait de ma course. J'ai amélioré mon temps de l'an passé de près de trois minutes. Je n'ai pas la caisse pour viser plus haut pour le moment. Jérôme est lui allé cherché une très belle 82ème place. Il me met presque huit minutes dans les dents (1h28'10). Nous filons dans l'eau pour refroidir les moteurs et débriefer nos courses. Une habitude que l'on a prise et l'un de mes moments préférés.
Un grand bravo aux staff du TC des 2 Rives. Ce triathlon des Collines est un vrai bonheur. Le lac et les différents parcours sont magnifiques. L'ambiance y est à la fois familiale et sérieuse. Un mix parfait. Et toujours un grand bonheur de partager çà avec mon pote et nos chéries.
Me concernant, je dois me rendre à l'évidence, je plafonne en milieu de classement sur les S lorsque le vélo propose une réelle difficulté. Si je veux franchir un pallier (l'an prochain ?), il va me falloir travailler sur la selle, et limiter les excès estivaux. Mais est-ce digne d'une feignasse épicurienne ? Pas certain que l'arrêt McDo sur le retour aille dans ce sens... ;)