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Feignasse et triathlète
5 juillet 2015

Triathlon S - Le Gardon 2015

Histoire de digérer au plus vite la défaillance du Salagou, je suis redescendu d'un cran au niveau du format pour participer au S du Gardon, malgré un départ programmé pour 12h30 en pleine canicule. Je me suis fixé pour unique objectif de terminer la course avec le sourire. Sans aucune ambition chronométrique.

Triathlon

Les distances : 750 mètres de natation, 23 kilomètres de vélo et 5 bornes de course à pied.

Le compte-rendu :

L'une des caractéristiques du triathlon d'Alès, c'est le côté confidentiel de son organisation. La communication autour de cet évènement est tellement discrète qu'il a en effet beaucoup de mal à faire le plein d'athlètes. L'avantage c'est que du coup, il est inutile de s'inscrire des semaines ou des mois à l'avance. J'ai ainsi pu attendre le tout dernier moment pour confirmer à Jérôme que je me sentais à peu près apte pour une petite virée cévenole.

Le mois qui s'est écoulé depuis le désastre intestinal du Salagou a été un véritable calvaire. Plombé par la chaleur, j'ai bien mis dix jours à me remettre sur pied après mon abandon, avant de connaitre un nouveau coup de pompe physique (et mental) une grosse semaine plus tard. Un peu inquiet, j'ai préféré faire un check-up médical complet (sang, écho, scanner, urine) qui n'a rien décelé, si ce n'est une grosse fatigue. Ouf...

Voilà donc comment j'ai pratiquement zappé toute forme d'entrainement durant ces quatre semaines. Et c'est avec un foncier proche du néant et l'énergie d'une amibe vigoureuse que je sors du lit ce dimanche matin. Mais peu importe. Comme déjà écrit plus haut, je souhaite simplement me réconcilier avec le triple-effort sur cette course. Je veux également me concentrer sur l'alimentation et l'hydratation, dont je mesure désormais l'importance, surtout si je souhaite repartir plus tard vers des distances plus élevées.

Bien qu'il ait glorieusement fait ses gammes sur la distance L, mon Jéjé est partant pour m'accompagner sur ce S du Gardon. Pas spécialement emballée par le cadre de la course, Julie reste elle aujourd'hui tranquillement au frais. Nous ferons ainsi sans supportrices ni photographes attitrées pour cette fois-ci. Je passe prendre mon binôme sur Quissac vers 10h, après avoir soigneusement déjeuné. Je progresse. 

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Nous atteignons le parking principal trois quarts d'heure plus tard. Un pont à traverser, un escalier à descendre et nous voilà sur les berges d'Alès-Plage. Le coin dédié au retrait des dossards est bien sympa. Une atmosphère de paillotte, avec terrasse donnant sur le sable, structures gonflables et téléski nautique. Ca contraste avec le paysage environnant. Les bénévoles, très agréables, nous remettent notre barda en annonçant environ 130 inscrits. A peu près autant que sur le M, parti tôt ce matin, dont nous regardons le gros des concurrents en finir avec le vélo.

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La PAV n'ouvrant ses portes qu'à 11h45, je m'octroie une pause pipi dans les fourrés. Nous patientons ensuite à l'ombre, sous le pont, où je ne résisterai pas bien longtemps à l'odeur fétide des poubelles. Pas glop du tout. Je suis le seul représentant du VO2 inscrit que le S, mais je croise quand même quelques têtes connues qui ont hâte d'en découdre.

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11h45. Après le tatouage de rigueur, Jérôme est le premier à se présenter pour pénétrer dans le parc. Le temps d'enfiler mon casque, de mettre la ceinture et je lui emboite le pas. Nos emplacements sont proches de l'autre extrémité, contre le grand mur. Malgré nos inscriptions synchronisées sur Internet, nos numéros de dossards ne se suivent pas et nous ne sommes donc pas l'un à côté de l'autre. Tant pis.

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Comme toujours, je prends mon temps pour étaler le bazar, pour papoter avec mes voisins et, grande nouveauté, pour terminer mon gâteau sport. Je ne veux pas de défaillance aujourd'hui !! La chaleur est étouffante. Pas un brin d'air. Je dépose mes sacs à la consigne puis file rejoindre Jérôme dans l'eau, la combinaison sous le bras.

Contre toute attente, la flotte est plutôt fraiche. Le néoprène est donc autorisé et les quelques concurrents qui ont préféré s'en passer à cause de la météo doivent le regretter. La longue trempette qui précède le briefing est un vrai bonheur. On ne peut pas parler d'échauffement. Bien au contraire. La petite nouveauté du jour c'est que j'enfile le bonnet par-dessus l'élastique des lunettes. Une astuce lue dans la semaine qui limiterait les risques d'arrachage dans la bagarre. Pas idiot du tout...

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12h20. Les organisateurs nous rappellent vers le bord. Les traditionnelles consignes y sont rapidement données. Nous nous dirigeons ensuite vers le début du parcours. Celui-ci se déroulera sous la forme d'un aller-retour, avec deux chenaux séparés par une ligne de bouées. Je me place aux avant-postes, à la corde, derrière quelques gars qui me semblent bien costauds. Nous n'avons pas pied. De nombreux spectateurs sont massés sur le pont qui nous surplombe. La pression monte mais je me sens bien.

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12h30. Le départ est donné et je produis un gros effort sur les 50 premiers mètres, avec très peu de respirations. Bien calé sur le côté gauche de la petite meute, longeant les bouées, je suis en fait assez peinard. Les bolides devant moi me lâchent très vite, et ceux qui veulent me doubler prennent la peine de bien me contourner. C'est parfait. Je ne prends aucun mauvais coup et peux alors poser mon crawl en deux temps.

Les sensations jusqu'au point de demi-tour sont excellentes. Ce n'est qu'après le virage que je commence à piocher. Cela fait trop longtemps que je n'ai pas fait de longueurs en piscine. Il n'y a pas de secret. Je me cale toutefois derrière deux nageurs corrects en cherchant à suivre leur sillage, toujours à l'intérieur.

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Au milieu de cette phase retour, j'entends plusieurs fois le sifflet strident d'un arbitre juché sur son canoë de l'autre côté des bouées, un peu derrière moi. Je finis par sortir la tête de l'eau et me retourner, pour voir qu'il s'adresse en fait à Jérôme ! Mon binôme, plus concentré sur sa nage que sur son orientation, a en effet dérivé dans le mauvais chenal et fonce sur l'embarcation !

Le temps de digérer un inévitable fou rire et je me remets à l'ouvrage pour en finir avec cette natation. Je sors de l'eau en 12 minutes et 59 secondes. Un bon 45ème chrono pour moi. Si je n'ai aucun souci pour enlever le haut de la combinaison en courant, je galère un max pour retirer le bas et gaspille ainsi du temps. C'est donc un peu speed et agacé que je mets le casque, la ceinture et les chaussures. Je décroche mon vélo et fonce hors du PAV en oubliant la gourde fraiche placée dans un petit sac isotherme. Le boulet...

Mon Jéjé et moi enfourchons nos engins en même temps. Je fais l'effort de caler mon allure sur la sienne le temps d'atteindre le pied de la première bosse. Sachant que celle-ci dure près de six bornes, je le laisse ensuite filer pour monter à mon rythme. Comme je pouvais m'y attendre, je plafonne assez rapidement, étouffé par la chaleur. La gourde qui était fixée à mon vélo est pleine d'eau chaude, mais je m'astreins quand même à en boire une gorgée très régulièrement. Logiquement, je me fais pas mal doubler, même si je reprends tout de même quelques grosses cuisses en difficulté.

La dernière (très jolie) portion de cette ascension est un véritable casse-pattes forestier et j'arrive donc en haut complètement cramé. Je pensais pouvoir récupérer dans la descente. Que nenni ! Très abrupte, elle est en fait composée de virages très techniques regorgeant de graviers. Tout ce que j'aime ! C'est encore une fois debout sur les freins et super crispé que je lutte pour ne pas finir par terre, ou pire, dans le décor. Je laisse passer quelques voltigeurs, mais un autre gars refuse de me doubler et m'avoue en souriant qu'il est au moins aussi mauvais pilote que moi. Excellent :)

M'étant épuisé nerveusement en descendant, j'arrive à plat sur la deuxième et dernière grimpette au programme. Plus d'essence dans le moteur. Un coup d'oeil devant et un autre derrière moi me permettent de voir que je ne suis pas le seul. Certaines féminines sont même en grande souffrance. Le manque d'air et la température renvoyée par le bitume n'aident pas.

J'en termine quand même avec cette ultime bosse, tant bien que mal. Et par bonheur, nous enchainons par une longue descente bien plus adaptée à mon profil. Un bon revêtement, une route large et de la visibilité. Avec en plus un virtuose de la trajectoire quelques mètres devant moi pour me servir de poisson-pilote. Nickel. Mon compteur est HS. C'est bien dommage car j'y ai certainement battu mon record de vitesse.

Le temps d'avaler ensuite la très roulante partie finale sur les berges du Gardon et j''arrive à la ligne de descente du vélo. J'ai passé tout juste 58 minutes sur la selle pour parcourir les 23 kilomètres. Un chrono très moyen puisqu'il sera le 74ème parmi tous les concurrents. Mais l'essentiel est là : Je suis encore en état de terminer proprement ce triathlon. 

En effet, aucun problème intestinal ne vient me contrarier lors de la seconde transition. Je m'applique tout de même à bien y boire, quitte à perdre quelques secondes de plus, avant de chausser mes runnings et de partir courir. Enfin...trottiner plutôt.

Avec la canicule qui sévit et un parcours exclusivement au soleil, les organisateurs ont mis en place plusieurs ravitaillements. Une bien bonne initiative. Je m'arrête à chacun d'entre eux pour prendre un gobelet, en boire une gorgée et m'asperger avec le reste d'eau. Malgré cela, les conditions sont très dures. Je me cale péniblement au-dessus des 10 km/h. Certains bon coureurs me reprennent, mais je dépose également pas mal de personnes à l'arrêt. Les organismes souffrent terriblement. Et nous ne sommes que sur un S....

Le tracé est en aller-retour, et je croise Jérôme après environ un kilomètre. Il me semble encore bien frais et m'impressionne. Je lui glisse qu'il doit être dans les trente premiers. Je ne me trompe pas puisqu'il terminera 27ème le bougre ! Une tape dans la main et je me reconcentre sur ma tâche.

Les bénévoles sont extraordinaires malgré la chaleur. Toujours le sourire, toujours des encouragements. Un grand grand merci à eux ! Avec une mention spéciale pour ceux en faction sur le demi-tour. J'y arrive cuit à point et leurs ondes positives me font autant de bien que leur boisson.

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Le retour se passe sans encombres, et même si ma performance est loin d'être glorieuse, j'atteins la ligne sans avoir explosé. J'en suis ravi, et je fête çà en m'enfilant l'équivalent d'une pastèque sur le buffet d'arrivée. J'ai bouclé les 5 kilomètres en 25 minutes et 29 secondes. Je termine ainsi ce triathlon en 1h39:23, à la 70ème place.

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Cette opération de réconciliation avec le tri a donc été un franc succès, non pas sur le plan de la performance, mais sur celui du plaisir, bien plus important pour moi. Ca fait du bien de reprendre la voiture avec l'estomac à l'endroit...

photo

PS : Les photos utilisées pour ce billet proviennent pour la plupart de la page Facebook du club d'Alès

 

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Commentaires
N
bien joué et ne t'inquietes pas trop pour le M c'etait aussi peut etre contextuel entre l'eau du lac (j'ai lu pas mal de chose sur les eaux pas forcements bonnes qui rende vite malade en triathlon) et la chaleur (record de l'année à 38°) <br /> <br /> <br /> <br /> Bref sympa ce petit triathlon (ou on a eu parfois l'impression d'etre quasi seul pendant la course)<br /> <br /> <br /> <br /> A la prochaine<br /> <br /> NONO
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  • Est-il possible de faire du triathlon juste pour le plaisir, sans être un acharné de l'entrainement et sans hygiène de vie monastique ? Ce blog devrait apporter un semblant de réponse, puisqu'il va relater ma modeste expérience de débutant.
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