Triathlon XS - La Grande-Motte 2014
Voilà….c’est fait ! J’ai participé hier matin à mon premier triathlon, la version XS de celui organisé par le club de la Grande-Motte (34). Au programme, 400 mètres de natation en mer, 10 bornes de vélo et 2.5 kilomètres à pied. L’objectif était uniquement de découvrir la spécificité des enchainements, sans aucune pression. Et voici donc comment j’ai vécu la chose :
Commençons par un petit point sur mon état physique. Victime d’une vilaine déchirure avant les fêtes, j’ai logiquement fait du gras à Noël pour atteindre les 83 kilos, alors que mon poids de forme se situe plus autour de 78. Je m’étais donc donné deux bons mois pour sécher tranquillement et arriver au taquet à la Grande-Motte. Résultat des courses à la pesée du matin : 83 kilos. Les barbecues et les apéros enchainés ces derniers temps ont peut-être limité l’efficacité de mon affutage, tout comme les M&M’s enfournés à la pelle au boulot. Je le note pour plus tard :)
Le départ du XS étant fixé à 10h30, je me débrouille pour arriver sur place deux heures avant. Le temps de me garer, de valider mon inscription, de retourner chercher mon matériel à la voiture, et je peux comme prévu assister au début de la course S (9h30). Placé devant le parc à vélo, j’observe des transitions pour la première fois en réel et je rentre ainsi dans le vif du sujet.
Un quart d’heure plus tard, notre parc à vélos ouvre ses portes. Pas de jolis tapis au sol pour nous, les amateurs du XS, mais un mélange de terre et d’herbe séchée. Je dépose soigneusement mes affaires, numérote casque et vélo, attache le dossard sur la ceinture, avant de faire connaissance avec mes voisins. Autant le signaler tout de suite, j’ai adoré l’ambiance et la convivialité qui semble régner sur les aires de transition. Alors oui, il y a bien quelques confirmés qui s’adressent aux débutants avec un air méprisant, mais globalement les athlètes, organisateurs et spectateurs sont super enthousiastes et abordables. J’en veux pour preuve les emails avec photos que m’ont envoyé après la course plusieurs personnes que je ne connaissais pas le matin même.
10h15. Pas mal de participants au S en ont terminé lorsque nous gagnons la plage. Je m’y rends après avoir uniquement enfilé le bas de ma combinaison. Certains portent la leur intégralement depuis un bon bout de temps et commencent à être bouillants. Le départ approche. On nous annonce environ 75 inscrits. Je les observe et sens que je ne suis pas le seul à partir dans l’inconnu. L’anxiété est générale, aussi bien pour les nombreux jeunes licenciés suréquipés, venus avec leurs coachs pour participer à leur premier tri « adulte », que pour les trentenaires débutants comme moi, venus goûter au triple effort par curiosité.
10h30. Après un petit plouf dans une eau plutôt froide (16°) et un briefing vite expédié, nous nous alignons pour le départ. Curieusement, au moment où la sonnerie retentit, je ne me sens pas bien. J’ai la tête qui tourne. Surement un mélange de fringale (rien avalé depuis trois heures), de surchauffe (néoprène et soleil) et de stress. Je me lance comme je peux dans la flotte en essayant de partir vite. Le truc à la Grande-Motte, c’est qu’il faut bien avancer 50 mètres avant d’avoir de l’eau jusqu’au coup. Ca je le sais, et je me contente donc de courir tant que possible. A côté de moi, des tas de gars alternent, un peu perdus, entre la nage et la course à pied.
Je tente ensuite de poser mon crawl, et là, toujours très faible, je galère comme un malade, compressé au niveau respiratoire par la combi. Je ne trouve pas mon souffle mais reste tout de même au contact du premier groupe, avec une nage horrible la tête hors de l’eau jusqu’à la première bouée. Le pire est à venir avec la ligne droite qui mène à la seconde, le soleil pile en face de nous. C’est donc à l’aveugle que je suis le sillage du gars devant moi, en alternant un crawl désordonné et quelques temps de brasse. Et je ne vois tellement rien que je rate le virage de la deuxième bouée et file droit sur 5-6 mètres avant de comprendre mon erreur. Le plus drôle c’est qu’une nageuse m’a suivi. Désolé pour elle… On change du coup radicalement de cap pour filer en direction de la plage. Décroché à cause de ma bourde du groupe de tête, je rattrape deux gars devant moi qui semblent accuser le coup et sont à l’arrêt, lorsque je sens que l’on a enfin pied !! Youpi ! Je me mets donc à courir gaiement, subitement mieux physiquement, et donc moralement. J’enlève le haut de ma combi en arrivant sur la plage et je file au parc à vélos. Si j’en crois les classements, je suis 30ème à cet instant. Pas si mal après une telle galère.
Ma transition 1 débute super bien. J’enlève vite ma combinaison, je me sèche les pieds et enfile en trombe chaussettes et chaussures de vélo. Je mets ensuite le dossard et les lunettes, je décroche le vélo et je file. L’esprit un peu embrumé, j’entends sans faire attention les spectateurs hurler « Le casque ! Le casque ! » ….. avant de réaliser cinq mètres plus loin que c’est pour moi !! Du coup je pose mon Look chéri contre une barrière, et je retourne chercher ce maudit casque, qui attendait sagement sur la serviette. Quel boulet ;)
Le vélo récupéré, je parcours à fond la trentaine de mètres qui me sépare de la ligne d’enfourchage et je grimpe sur mon fidèle destrier, avec la bénédiction des arbitres. Dès les premiers coups de pédales, je sens que j’ai de très bonnes jambes. Le coup de moins bien de la natation semble bien loin. Le temps de rejoindre la grande ligne droite qui file vers le Grau du Roi et je suis sur le grand plateau, prêt à envoyer du bois. Je me cale très vite à plus de 32 km/h et maintient l’allure sans sourciller. Je ne sens pas de vent, mais je me dis qu’il doit être dans mon dos pour que çà roule aussi bien.
Très vite je double deux féminines, que j’encourage avant de les lâcher. Je commence après 2-3 bornes à croiser les premiers. Des petits jeunes pour l’essentiel. Lorsque j’arrive au demi-tour, J’ai croisé une petite trentaine de gars, ce qui me rassure pas mal, et me booste même. Alors que je m’attendais à peiner sur le retour, je vois mon compteur se caler à plus de 34 km/h, sans que je me mette dans le rouge. Je ne suis pas du tout un cycliste – j’ai du faire 250 bornes sur ce vélo qui est le premier que je possède – et je ne pensais pas être en mesure de rouler ainsi. Je double encore trois concurrents, dont un petit jeune qui cherche courageusement à s’accrocher, en vain, avant de me faire dépasser à mon tour par un avion de chasse gardois (Bruno alias Nono30 sur OnlineTri) et son splendide Cannondale.
C’est dans son sillage, à environ 7 mètres, conformément au règlement, que j’arrive à la ligne de fin de vélo. Un troisième larron est avec nous. Il semble hyper déçu. Si j’ai bien compris il jouait la gagne et s’est ramassé sur le bitume. On parcourt ensemble la distance qui mène au parc, et lorsque l’on y rentre, on voit Nono30 se prendre un carton jaune pour avoir enlevé trop tôt son casque. Celui-ci n’aura pas d’incidences. Pas de boucles de pénalité à priori sur le XS. C’est cool pour lui. Le classement officiel me crédite du 21ème temps vélo, à 33.3 km/h de moyenne. Pas mal.
La transition est très rapide, juste mes chaussures de running à enfiler, et c’est parti pour 2.5 kilomètres de course à pied. Je n’ai testé qu’une fois le fait de courir après avoir fait du vélo, et j’avais eu très mal à mes grosses cuisses porcines. J’appréhendais du coup beaucoup ce démarrage, et je ne ressens finalement aucune douleur ni mauvaise sensation. Par contre je n’ai plus de gaz. Je n’ai rien avalé de liquide ou solide depuis le départ et c’est certainement une erreur. Je me cale à 10 mètres de mon nouvel ami gardois, et nous sommes très rapidement doublés par un concurrent qui en avait visiblement bien gardé sous la semelle. Les leaders nous croisent également très vite dans l’autre sens, et cela me fait sourire de voir deux jeunes cadets se jouer la gagne, avec beaucoup de style. Leurs coachs doivent être comme des dingues.
La surprise du chef est la montée d’une passerelle, qui me pète bien les jambes, juste avant le ravitaillement, à mi-parcours. Je prends un demi-verre de coca, histoire de prendre du sucre, avant de regrimper dessus et de filer vers l’arrivée. Un temps lâché par Nono30, je reviens sur ses talons à l’approche de la ligne, mais il a du entendre mon pas léger et se lance dans un sprint final qu’il remporte aisément :)
Il est 25ème à l’arrivée, et moi donc 26ème, en 40 minutes et 33 secondes. Le parcours à pied a été bouclé à environ 11 km/h de moyenne (transition comprise je pense). Pas génial, mais pas de regrets, j’étais cuit.
Au final, 62 concurrents seront classés. Ca fait quand même pas mal d’abandons à priori. Je me suis régalé. J’ai trouvé le triple effort très violent, mais le temps de reprendre mon souffle et je constate que je suis bien moins nase et marqué qu’après un gros trail ou un semi.
En termes de bilan, si je me suis surpris en vélo, j’ai connu de gros soucis en natation. Il va me falloir trouver le courage de bosser un peu cette discipline, même si je pense que la combinaison rend la pratique bien différente. Il me faudrait m’entrainer avec, en mer ou en lac.
Pour les transitions, çà a été moins compliqué que prévu, la boulette du casque mise à part ;)
Mon objectif était comme toujours de prendre du plaisir, et de ce côté-là je ne suis pas déçu. J’en ai pris plein les yeux et le cœur. Beaucoup de sensations.
Même si je n’ai pas encore de point de comparaison, l’organisation était tip top, avec un minuscule bémol pour le parc à vélos (revêtement spartiate et numérotation des emplacements absente). Ce premier tri est une vraie réussite pour moi qui ne cherche pas la performance. C’est décidé, je continue.
Prochaine étape dans trois semaines avec le XS du Salagou. Le lac sera un vrai test pour moi car je veux attendre de voir du mieux en natation (avec combi) avant de penser à allonger les distances.
Merci mille fois à Patrick et Gérald, qui ont eu la gentillesse de m'envoyer toutes ces photos !
Résultats :
http://ats-sport.com/h/index.php?file=resu_affiche&id=2626-4164
Edit du 21/07/2014 :
La video officielle du triathlon de la GM a été publiée.
On m'y voit brièvement courir sur la plage (1'40) avec beaucoup de grâce :)